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La souffrance, pourquoi ?
Intervention de Pierre Janin au Forum du GRETT
le 25 mars 2012
Introduction
J’ai entendu ici depuis avant-hier beaucoup de témoignages d’épisodes de vie difficiles, allant de désorientations ou de remises en question plus ou moins graves à des souffrances extrêmes, en apparence insurmontables, les unes et les autres ayant pourtant eu des suites fructueuses qui m’ont beaucoup impressionné : ouverture de l’esprit et du cœur, consentement apaisé à ce qui est ou a été, accueil du lien à «plus grand que soi», élargissement du moi pour atteindre le Je qui, dans le vocabulaire de Michel Cazenave, est un Je de contact avec l’universel. Si je devais nommer tous ces témoins je ne ferais, tout compte fait, que reprendre la liste des intervenants. Dans mes mots à moi, qui suis intimement concerné par ce que j’appelle l’artisanat du lien vivant (c’est le titre de mon livre), chacune de ces personnes a réussi à créer un lien vivant - avec elle-même, avec les événements qui l’ont concernée, avec d’autres personnes, avec l’Univers - à partir de liens difficiles, douloureux, toxiques ou destructeurs.
Ingo Jahrsetz a été une exception, en ce sens qu’il a souligné à quel point la Shoah, la solution finale des Nazis pour les Juifs, qu’il a résumée sous le nom d’Auschwitz, a laissé des traces lourdes, et encore aujourd’hui sournoisement actives, dans la conscience allemande et plus largement selon lui dans toute la conscience occidentale.
Globalement en somme, la question « la souffrance, pourquoi ? » me semble avoir été beaucoup moins abordée que celle qui à mon sens vient juste après : la souffrance, quelles suites ? – fertiles et vivantes, ou stériles et mortifères. Je vais pour ma part tenter de mettre au premier plan la question « la souffrance, pourquoi ?» telle qu’elle se pose dans l’immédiat quand on a mal, avant même qu’il y ait une suite, donc avant qu’on puisse savoir si les suites vont être fertiles ou mortifères. Je me situerai en somme dans l’ici-et-maintenant de l’accident, de la maladie, du deuil, de la séparation, de la trahison, de l’injustice, de la catastrophe… Je souffre, mais pourquoi ? La question est ouverte.
Je commencerai par une histoire qui précisément, laisse une question ouverte, déroutante même comme vous allez le voir. Un étranger visite l’Irlande. Ayant perdu son chemin dans la campagne, il s’adresse à un paysan.
– Bonjour ! S’il vous plaît, pourriez-vous m’indiquer comment je peux faire pour aller d’ici à Dublin ?
Le paysan examine d’abord l’étranger en silence, puis il répond pensivement :
– Dublin est une ville vraiment belle. Mais à votre place, si j’étais vous… pour aller à Dublin ce n’est pas d’ici que je partirais.
Je ne vais pas vous dire maintenant quel rapprochement je fais entre cette histoire et la question la souffrance, pourquoi ?, mais j’y reviendrai en terminant ; et peut-être aurez-vous vu venir ou pressenti ce rapprochement au fur et à mesure des réflexions qui vont suivre.
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